Action Publique 2022 : les DIRECCTE en cure d’amaigrissement
juillet 15, 2018
Le 10 juillet, Bruno Le Maire, Ministre de l’économie et des finances, s’adressait aux présidents des Chambres de Commerce et d’Industrie pour tenter de les rassurer en leur annonçant qu’elles deviendront le relais des politiques publiques de l’État auprès des entreprises. En ajoutant que « la compétence économique régionale, c’est les régions ». Donc … pas l’État.Pendant ce temps les agents des pôles 3E des DIRECCTE qui exercent encore actuellement ces missions semblaient tenus pour quantité négligeable, apprenant lors de cette communication qui ne leur était pas destinée, que « des efforts tout aussi importants » que ceux demandés aux CCI concerneront les DIRECCTE…

Par deux circulaires du 24 juillet 2018, le Premier Ministre est venu préciser ce qu’on entendait par là en termes de déconcentration, réorganisation, mutualisations.

Alors que les médias sont préoccupés par une autre actualité et que de nombreux français sont en vacances, le Premier Ministre détaille ainsi la cure d’amaigrissement qu’il veut infliger aux services publics de l’État.

Les pôles 3E des DIRECCTE dépecés :

Les pôles 3E ne conserveront que le suivi des dossiers de restructuration les plus sensibles, le reste étant déjà de la compétence des Conseils Régionaux, « ce qui impactera les équipes » dit sans ambages le Premier Ministre. De même la compétence sur le tourisme sera abandonnée.

Le pilotage des contrats aidés pourrait être transféré à Pôle Emploi.

Le pilotage des MDPH pourrait être transféré aux ARS.

L’externalisation de certains contrôles standardisés est annoncée :

Elle pourrait s’appliquer aux contrôles d’hygiène. Ainsi, les professionnels pourraient demain devoir payer des organismes privés pour effectuer ces contrôles actuellement réalisés gratuitement par la DGCCRF.

Le Premier Ministre manie l’injonction paradoxale lorsqu’il parle de réaffirmer ces missions et qu’il envisage en même temps de les externaliser.

Un accompagnement RH unilatéral :

Le ministre de l’Action et des Comptes publics se voit charger de détailler les outils d’accompagnement à ces importantes réformes structurelles qui contraindront des agents à changer de métier et/ou de résidence administrative. Il n’est absolument pas prévu que cet accompagnement soit discuté en amont avec les représentants des agents.

Les syndicats écartés du débat, les Comités techniques ridiculisés :

Les ministres et les préfets sont chargés d’organiser une prétendue concertation avec les organisations syndicales. Nous avons déjà vu comment un tel simulacre s’est déroulé lors de la réorganisation territoriale.

La Secrétaire Générale des Ministères sociaux a cependant écrit aux organisations syndicales représentatives pour leur indiquer qu’elle va leur proposer une rencontre en septembre pour échanger sur les orientations prévues.

Quant aux Comités techniques, ils seront consultés « une fois les décisions rendues », soit pas avant la deuxième quinzaine d’octobre.

Pour le SYNTEF-CFDT, face à l’ampleur des enjeux, un réel dialogue social est plus que nécessaire !

Pour aller plus loin :