Madame la présidente, Mesdames et Messieurs, Chers collègues,
Le 1er avril dernier, le nouveau réseau de l’administration territoriale de l’Etat fêtait son anniversaire. Et oui, cela fait déjà deux ans que les DREETS et DDETS(PP) ont été créées. Déjà deux ans que les agents du ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion vivent de grandes difficultés.
Au bout de deux ans, on pourrait imaginer que la situation s’est améliorée. Que le mariage forcé a enfin porté ses fruits. Hélas, il n’en est rien.
Deux ans après, le sentiment des agents est que tout cela correspond à une absence de stratégie et de vision qui conduit à tant de souffrance et de renoncement dans les services. L’incurie règne dans les DDETS(PP) avec les SGC-D. Et la situation n’est guère meilleure en DRIEETS avec le SGAMM ou dans de nombreuses DREETS où les effectifs sont à l’os.
Madame la présidente, notre ministre a-t-il seulement conscience de ce qui se passe aujourd’hui dans les services ? Est-il informé des souffrances de ses agents et de leur manque de moyens ?
Quelques exemples que nous pouvons livrer aujourd’hui : dans une DDETS de l’Ouest de la France, nos collègues vivent des cambriolages à répétition depuis plus d’un an faute de réparation de l’alarme des locaux. A cause de cela, deux véhicules de service y ont été volés et se sont retrouvés à la casse, car devenus économiquement irréparables.
Dans une autre DDETS plus au nord, les prestations d’assistance des véhicules de service ont été supprimées unilatéralement par le SGC-D, sans aucune information préalable aux agents ni à la direction. Pas de chance pour le collègue agent de contrôle qui l’a découvert à ses dépens quand le pot d’échappement de la vieille 206+ est tombé en pleine campagne.
Bref, les exemples de dysfonctionnements sont nombreux. Ils participent, de toute évidence, à cette forme de grand renoncement qui s’installe dans nos services et qui illustre l’effacement de la bannière travail du parvis de nos administrations.
Et pourtant… dans ses vœux de début d’année adressés aux agents, notre ministre disait que l’année 2023 serait synonyme de progrès social et sociétal. Pour le moment, nous ne le voyons pas agir dans ce sens au contraire. S’agissait-il de vœux pieux ? La question mérite d’être posée eu égard aux engagements que le ministre a pris et ne tient pas. En novembre 2022, notre ministre promettait de nouvelles revalorisations salariales à venir en 2023. En février dernier, dans cette instance vous nous annonciez qu’il n’y aurait rien de prévu.
Ce volte-face, notre organisation syndicale ne l’accepte pas. Nous demandons l’ouverture urgente d’une concertation avec le ministre à ce sujet en vue de revaloriser le salaire des agents de notre ministère. Nous pensons particulièrement à nos collègues de catégorie C qui n’ont bénéficié d’aucune mesure catégorielle indemnitaire.
Le contexte d’inflation forte et l’engagement quotidien des agents que le ministre reconnaît vous obligent à la prise de mesures rapides.
Madame la présidente, la CFDT est attachée à un service public de qualité. C’est l’essence même de notre engagement au quotidien. Nous vous demandons de faire part à notre ministre et à la Première ministre des attentes des agents. Des Hauts-de-France à l’Occitanie en passant par les Pays-de-la Loire et l’Outre-Mer, il y a tant de femmes et d’hommes engagés pour le service public et qui attendent le rétablissement des moyens et d’une autorité ministérielle qu’ils n’ont plus.