Une fois encore, le Gouvernement s’attaque aux fonctionnaires. En annonçant le passage d’un à trois jours de carence pour les agents publics, le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, affirme vouloir réaliser 1,2 milliard d’euros d’économies sur le dos des agents malades. Cette mesure, couplée à une réduction de l’indemnisation des arrêts maladie à 90 %, prétend aligner la fonction publique sur le privé. Rien n’est moins vrai ! Les annonces du ministre de la Fonction publique au Figaro sont tout simplement scandaleuses.
Ces décisions visent des économies budgétaires, mais ignorent complètement les conclusions du récent rapport de l’IGAS. Celui-ci montre que l’absentéisme dans la fonction publique est essentiellement lié aux conditions de travail et aux caractéristiques de la population de fonctionnaires, souvent plus exposée et âgée que dans le privé. Ce n’est donc pas par des pénalités financières que l’on améliorera la situation.
Le SYNTEF CFDT dénonce cette vision réductrice et stigmatisante. Le rapport IGAS rappelle qu’au-delà des arrêts de courte durée, c’est surtout l’augmentation des arrêts longs, liée aux conditions de travail dégradées, qui pèse sur le budget. Plutôt que d’accentuer la pression sur les agents malades, le Gouvernement devrait investir dans la prévention, l’amélioration des conditions de travail et des systèmes de suivi de santé au travail efficaces.
Le ministre omet aussi de préciser que le jour de carence réintroduit en 2018 n’a pas eu les effets escomptés. Plutôt que de trouver des solutions pérennes, cette réforme impose une « double peine » aux fonctionnaires. D’une part, nous subirions une perte financière en cas de maladie ; d’autre part, nous serions stigmatisés alors que nous subissons des conditions de travail difficiles, dans un service public déjà sous pression.
Dans un contexte où le plan « Santé au Travail » est à l’arrêt depuis 2022 et où les effectifs sont insuffisants, ajouter des jours de carence et baisser les indemnisations revient à mettre en péril la santé de ceux qui tiennent encore la fonction publique à bout de bras.
Le SYNTEF CFDT refuse cette approche punitive et discriminante. Ensemble, disons non à la stigmatisation et oui à une fonction publique respectueuse de ses agents !
Contact : syndicat-syntef-cfdt@travail.gouv.fr
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