Cette CAP se tient dans un contexte très tendu dans les services qui a amené à une mobilisation de l’ensemble des OS pour dénoncer les réductions d’effectif annoncées en 2017 avec notamment la suppression d’un nombre très important de sections.
Il y a 5 ans, Michel SAPIN nous parlait d’un « Ministère Fort ». Aujourd’hui après de nombreuses réformes souvent mal préparées et des mises en œuvre très délicates, où en sommes-nous ?
L’ambiance n’est certes pas à l’euphorie et les inquiétudes nombreuses parmi nos collègues. Les élections présidentielles en cours renforcent cette inquiétude, tout comme les évènements récents qui ont endeuillé la fonction publique : le SYNTEF-CFDT a une pensée pour Xavier JUGELE, fonctionnaire de Police tombé sur les Champs-Elysées le 20 avril dernier.
La CFDT s’est clairement prononcée pour voter contre le Front National mais le pire est toujours possible pour les partisans du ni-ni, surtout en l’absence de projection sur les conséquences de certaines propositions.
Quel que soit le nouveau président, nos services seront impactés et on peut craindre que l’appel inter-syndical des syndicats du Ministère (tract commun CFDT,CGT,CNT,FO, FSU, SUD, UNSA) ne soit pas réellement pris en compte par les politiques.
On voit une fois encore à cette CAP que de nombreux postes resteront vacants ce qui rend d’autant plus difficile le fonctionnement normal de nos services.
Face à cette situation, nous souhaitons connaître précisément les postes laissés vacants à l’issue des CAP de contrôleurs, d’attachés et de celle du corps des Inspecteurs du travail. Nous réclamons également à ce que nous soit communiqué le nombre d’agents sans affectation dans chaque catégorie avec des explications sur chaque situation.
Au delà des problèmes d’effectif, nous constatons des difficultés concernant l’achèvement de la réforme du système d’inspection du travail. En effet, les nouveaux pouvoirs, compris comme un facteur d’efficacité renforcée de l’inspection au même titre que l’organisation en UC, tardent à faire l’objet d’une formation systématique des agents.
Si le SYNTEF-CFDT soutient le principe de règles de déontologie partagée, nous constatons que le dispositif de formation a été lancé extrêmement vite alors même que le décret vient à peine de sortir au JO du 14 avril – preuve que la volonté lorsqu’elle est présente peut changer bien des choses.
Aussi le SYNTEF-CFDT réclame une accélération des formations sur les nouveaux pouvoirs.
Au-delà des problèmes d’effectif et de formation, une dernière pierre angulaire manque à l’appel : celle des décisions managériales. Le SYNTEF-CFDT dénonce à cet égard des décisions incompréhensibles qui visent par exemple à laisser sans suite appropriée des comportements inadmissibles au sein de nos services tels que l’agression physique ou verbale, les décisions d’affectation qui privilégient des intérêts personnels mineurs sur l’intérêt du service public.
Aussi voit-on se développer un pseudo-management qui survalorise les comportements individuels : c’est la prime à celui ou celle qui s’agitera le plus, qui sait se faire entendre, qui a de la facilité à convaincre le médecin de prévention de la douleur générée par sa contrariété ou à brandir l’arrêt de travail…
Que cela génère un surcroit de travail pour d’autres collègues : peu importe ceux-là comme peu importe le service public rendu. L’effet pervers engendré est que la satisfaction des intérêts et/ou comportements individuels devient la norme sur les impératifs de service public, y compris dans des situations très dégradées pour celui-ci.
Ce management dévoyé engendre des situations de souffrances dans les régions : pratiquement aucune n’est épargnée et si ces difficultés ont des retentissements en premier lieu sur les RUC qui symbolisent la nouvelle organisation et l’encadrement de proximité qui lui est attaché, des agents de contrôle inspecteurs comme contrôleurs subissent également des situations ou sont les témoins stupéfaits de comportements inadmissibles qui perdurent souvent en toute impunité.
Aussi le SYNTEF-CFDT demande instamment à l’administration de se ressaisir et de veiller à ce qu’à chaque niveau central, régional et local, des règles équitables et cohérentes soient prises. Cela constitue également un enjeu en termes de santé au travail, dans la mesure où les décisions managériales participent à donner du sens au travail. Dans ce contexte difficile, les agents en ont d’autant plus besoin.