« Errare humanum est, perseverare diabolicum »
Madame la présidente,
Nous sommes reconvoqués ce jour pour une ultime consultation sur votre projet de lignes directrices de gestion « promotions » 2025-2029.
Les syndicats CFDT des ministères sociaux ont participé activement à tous les groupes de travail que vous avez organisés, préalablement à la consultation de ce jour. Nous avons été force de propositions réalistes et applicables, tout au long des discussions.
Quelques-unes de nos propositions ont été intégrées dans votre projet, c’est un premier pas. Mais l’écart entre les attentes des agents que nous représentons et votre projet est trop grand.
Le système que vous organisez et pérennisez rompt avec un principe fondamental. Celui de l’égalité de traitement auquel nous sommes attachés à la CFDT.
D’un côté, vous entérinez le système des quotas locaux avec des droits à promotions « automatiques » qui ne confère aucune garantie d’application des LDG. Dans les faits – et vous le savez – ces principes sont régulièrement mis de côté au profit de logiques locales parfois opaques, trop souvent déconnectées de toute analyse fine des parcours et des compétences.
Et de l’autre côté, nous aurons ce système de commission nationale pour les corps à plus faibles effectifs où vous examinerez des fiches de proposition dans le cadre d’une mise en concurrence avec l’ensemble des agents éligibles au plan ministériel.
C’est donc une rupture d’égalité entre les collègues que vous pérennisez, et que nous dénoncerons.
Par ailleurs, que devons-nous penser de l’importance que vous accordez au dialogue social quand vous réintroduisez par la fenêtre des mesures qui étaient pourtant sorties par la porte ?
Dans le guide de mise en œuvre de la campagne 2026, vous prévoyez des mesures écartées jusqu’alors ou pire, vous introduisez des prescriptions nouvelles, qui n’ont fait l’objet d’aucune concertation.
Errare humanum est, perseverare diabolicum !
Enfin, nous alertons sur le risque de démotivation croissante des agents, confrontés à un système où les règles évoluent sans cohérence d’une année sur l’autre, sans clarté sur les attendus, et sans reconnaissance équitable de leur investissement professionnel.
Nous dénoncerons donc, avec tous les moyens possibles, ce nouveau cadre de gestion que vous comptez appliquer d’autorité.
Nous rendrons donc un avis défavorable sur ce projet, qui entérine un système inique et déconnecté des réalités du terrain. Ce n’est pas notre conception d’une gestion équitable, transparente, respectueuse des agents et de leurs représentants.
Madame la Présidente, vous pouvez encore corriger ce tort administratif. Nous espérons donc que vous allez prendre la mesure de la situation. Nous sommes convaincus que ce n’est pas le projet que vous voulez pour le service public.
Merci de votre attention.